Auteur | Ursula K. Le Guin |
Saga | |
Numéro de tome | |
Genre | Fantasy, histoire |
Maison d’édition | L’Atalante |
Nombre de pages | 311 |
Obtenu le | 4 Juillet 2019 |
Lu le | 10 Février 2020 |
Dans le cadre de | Sortir un peu des sentiers battus avec l’Atalante |
En un mot | Superbe Très étonnant Un coup de cœur |

Résumé : Comme Hélène de Sparte j’ai causé une guerre. La sienne, ce fut en se laissant prendre par les hommes qui la voulaient ; la mienne, en refusant d’être donnée, d’être prise, en choisissant mon homme et mon destin. L’homme était illustre, le destin obscur : un bon équilibre. Dans l’Énéide, Virgile ne la cite qu’une fois. Jamais il ne lui donne la parole. Prise dans les filets du poète qui n’écrira l’épopée des origines de Rome que des siècles plus tard et sans avoir le temps de l’achever avant sa mort, Lavinia transforme sa condition en destin. De ce qui sera écrit elle fait une vie de son choix. Et cela dans la douceur amère et la passion maîtrisée que suscite son improbable position : elle se veut libre mais tout est dit.
Et une femme jaillit des pages
La fantasy historique a quelque chose d’hyper sympa et j’aime beaucoup les lire comme : Boudicca, Les lions de Macédoine, Codex Merlin… On part d’une réalité historique et on glisse vers un récit imaginaire avec un soupçon de magie pour la fantasy par exemple. Mais Lavinia, c’est quoi exactement ? Ou plutôt, qui est ce ? Lavinia, c’est genre deux lignes de textes dans l’Iliade et l’Odyssée.
L’autrice a exploité ces quelques lignes pour imaginer l’histoire de Lavinia avec quelques épisodes où Lavinia elle-même rencontre le poète qui l’a créée. Ils développeront une relation de conseil pendant que nous pousserons aussi à suivre l’histoire de Lavinia et comment la connaissance de son créateur va impacter sur sa destinée.
Une expérience littéraire très inspirante.
Tout d’abord, on se demande qui est réel et qui ne l’est pas. Ensuite, on se demande en quoi le savoir de sa destinée peut influencer nos actes. Destin et prédiction ici ont une frontière très diffuse. Enfin, si nous savons que nous sommes des personnages de fiction, est ce que cela va changer quelque chose sur notre manière de vivre nos vies?
Ainsi, alors que nous suivons l’histoire de Lavinia, on ne peut s’empêcher d’extrapoler en permanence. L’autrice nous pousse ainsi à participer, même en tant qu’observateur à l’histoire. Et vu que c’est l’origine de la ville de Rome, je pense que c’est là un point essentiel. Car nous lisons une légende ici. Mais nous connaissons l’Histoire. Vous voyez ? En bref, voici un livre qui je pense me marquera pendant longtemps, que ce soit par la beauté du récit que par les réflexions que cela engendre.
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